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Symposium de l’ACEPU sur la gestion de la qualité de l’eau potable - « Leçons à l’échelle mondiale pour la salubrité de l’eau potable grâce à la gestion de la qualit&eacut

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Si vous êtes préoccupé par l’approvisionnement en eau potable et la protection de la santé publique, vous avez probablement participé ou voulu assister au récent Symposium de l’ACEPU «?Leçons mondiales pour la salubrité de l’eau potable grâce à la gestion de la qualité?». Ce symposium virtuel a été organisé par le sous-comité du comité sur la gestion de l’eau potable, qui est présidé par Laith Furatian. Laith et le sous-comité qu’il préside ont rassemblé une impressionnante brochette de dix invités de marque de partout dans le monde : Australie, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, Islande, États-Unis et Canada?; pour discuter de l’histoire des systèmes de gestion de la qualité de l’eau potable depuis leur première mise en place dans le milieu des années 1990 et de l’état actuel de ces approches de gestion de la qualité de l’eau potable axées sur les risques, de comment elles peuvent varier d’une administration à l’autre, de certains avantages, des défis qu’elles posent et des pièges à éviter. Grâce aux merveilles de la technologie des rencontres virtuelles, le symposium a couvert 21 fois plus de régions, en deux séances de 1,5 heure, les 21 et 22 mars 2022. Et le tout a été réalisé à un coût remarquablement bas.

Jour 1 Australie et Nouvelle-Zélande

Laith a ouvert la première séance de la journée en soulignant la présence de deux Canadiens célèbres qui ont passé une bonne partie de leur carrière à promouvoir l’importance de la gestion de la qualité de l’eau potable — Duncan Ellison (ancien directeur exécutif de l’ACEPU) et le Dr Steve Hrudey (professeur émérite à l’Université de l’Alberta). Il a ensuite lancé la discussion avec Don Bursill (PDG à la retraite du Centre de recherche coopérative pour la qualité et le traitement de l’eau et scientifique en chef pour le South Australia Water) sur l’histoire du cadre australien de gestion de la qualité de l’eau potable mis en place dans le milieu des années 1990. Parmi les problèmes de l’époque, un accent excessif était mis sur les aspects financiers et d’affaires des activités des services d’utilité publique et de surveillance de la qualité de l’eau, et les efforts réglementaires se concentraient sur la «?fin du circuit?». La solution a porté sur l’élaboration d’un cadre en 12 points axé sur les principes de gestion de la qualité relatifs à l’approvisionnement en eau.    

Dan Deere a donné un aperçu sur l’endroit où commencer pour la mise en place d’un système de gestion de la qualité de l’eau potable (DWQMS, drinking water quality management system). Dan a insisté sur la différence entre les plans de salubrité de l’eau (WSPs, water safety plans) et les DWQMS, même s’ils sont reliés. Un WSP peut être une composante d’un DWQMS, mais il y a beaucoup plus. Dan a parcouru les huit étapes du développement d’un DWQMS à partir de l’implantation du schéma de traitement simplifié d’un système pour éviter la complaisance. Annette Davison de Risk Edge a insisté sur une approche axée sur les risques dans un DWQMS et le besoin de passer d’indicateurs décalés de la qualité de l’eau à des indicateurs avancés. Ce thème a été récurrent tout au long du symposium. Annette a proposé une Norme internationale de gestion des risques, ISO31000, comme outil pour traiter des risques dans les réseaux d’eau potable avec d’autres risques pouvant toucher les entreprises (p. ex., financiers) en utilisant le même système. Jim Graham a donné son exposé sur l’expérience de la Nouvelle-Zélande (Aoteara en maori). Malgré le départ précoce du pays, avec ses 600 plans de salubrité de l’eau en place dès 2014, la trajectoire a dévié vers un plan approuvé, souvent préparé par un consultant, plutôt que sur une gestion continue des risques. Tout a changé après l’éclosion d’une maladie transmise par l’eau à Havelock North en 2016 et l’enquête qui a suivi a mené à une importante réforme dans le secteur de l’eau. Parmi les réformes, il y a eu la création du nouveau régulateur d’eau potable, Talmota Arowai, qui a adopté une approche beaucoup plus souple. Jim a recommandé que les plans de salubrité de l’eau relèvent du distributeur et non du régulateur. Cela a soulevé un thème commun — la propriété de l’exploitant d’un DWQMS est cruciale. Cristobel Ferguson de la Water Research Foundation (fondation pour la recherche sur l’eau) a terminé la première journée en abordant ce qui est sans conteste une des plus importantes pièces du diagramme des activités de la source au robinet — la source. Elle a présenté une méthode d’enquête sanitaire et un outil de saisie électronique qui ont été utilisés pour la détection systématique, la saisie de données et la quantification des risques dans les bassins versants en Australie, mais qui peuvent être appliqués ailleurs. Elle a conclu sa présentation en nous rappelant que l’importance de la protection de la source d’eau augmentera avec les changements climatiques.

Jour 2 Pays nordiques

Corrinna Summerhill du Royaume-Uni a lancé la deuxième journée avec une présentation sur l’importance de la culture organisationnelle dans l’élaboration de plans de salubrité de l’eau et d’un DWQMS. Elle a souligné que l’industrie de l’eau peut en apprendre beaucoup d’autres industries qui fonctionnent dans des environnements à haut risque, comme le contrôle du trafic aérien ou l’exploitation d’une centrale nucléaire. Corinna a présenté un ensemble de critères culturels pour l’adoption d’un plan de salubrité de l’eau réussi qui comporte notamment des aspects comme une «?culture du savoir?» et la «?responsabilisation?». Dans la présentation suivante, nous nous sommes dirigés vers l’ouest, en Islande, avec María J. Gunnarsdóttir qui a décrit 25 ans d’expérience en matière de plans de salubrité de l’eau. María a exposé certains des avantages reconnus des WSP dont une meilleure sécurité, des modes opératoires normalisés, une connaissance accrue des systèmes, la facilitation de la planification, de l’information et de la transparence et une meilleure documentation dans son ensemble. Elle a également mentionné des défis et des obstacles et l’engagement du personnel essentiel à l’appropriation. Eva Nieminski de l’Utah a ensuite parlé d’une collaboration unique pour la qualité de l’eau potable — l’Utah Water Quality Alliance (alliance pour la qualité de l’eau au Utah). Elle a mis l’accent sur l’alliance qui est fondée sur le travail d’équipe et la confiance et a conduit à l’amélioration continue de la qualité de l’eau. Elle représente un modèle pour les autres installations d’utilité publique. Robert Cheng de la Californie a donné un exposé sur les programmes de partenariat de l’AWWA, y compris le Partnership for Safe Water (partenariat pour la salubrité de l’eau). Ces programmes, qui ont pour but d’améliorer la protection de la santé publique, ont surgi après une épidémie de cryptosporidiose à Milwaukee en 1993. Robert a affirmé que l’engagement du personnel d’une installation d’utilité publique est essentiel à leur participation dans ces programmes et que ces derniers modifiaient la culture une installation à la fois. Ian Douglas, de l’Ontario a conclu le symposium en partageant quelques perspectives opérationnelles des DWQMS dans la capitale nationale, Ottawa. Les DWQMS sont nécessaires dans toutes les installations de distribution de l’eau en Ontario, mais le réseau d’Ottawa l’amène plus loin en y incluant la recherche et une Quantitative Microbial Risk Assessment (QMRA, un acronyme de plus pour vous [évaluation quantitative des risques microbiens]) dans l’évaluation des risques. Il a indiqué comment le seul respect de la réglementation de l’Ontario ne voulait pas dire qu’Ottawa répondrait à leurs cibles en matière de risques internes axées sur la QMRA. Ce qui illustre le fait que la qualité du système comporte de nombreux facteurs propres à un site en particulier et que l’amélioration continue n’est jamais terminée, même en comptant sur des normes.

Résumé :

L’ensemble de ces exposés ont mis l’accent sur tout ce qui a été réalisé dans les 20 dernières années pour la mise en place des DWQMS dans le monde, mais il reste encore beaucoup à faire. Certains des thèmes récurrents mentionnaient que la réglementation au point de rejet ne suffit pas à assurer la salubrité de l’eau (une approche fondée sur les risques qui estime que l’ensemble du système est nécessaire), qu’il est important d’obtenir l’engagement du personnel des installations dans sa mise en place et qu’un changement de culture est nécessaire. Finalement, il y aura aussi une lutte permanente contre la complaisance pour maintenir ces systèmes de gestion et assurer une protection optimale de la santé publique.