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Rencontre de l’ACEPU avec Santé Canada au sujet des recommandations proposées sur le plomb dans l’eau potable

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Un petit groupe de membres et du personnel de l’ACEPU se sont réunis avec Santé Canada à la mi-février pour discuter du projet de recommandation proposée sur le plomb dans l’eau potable. Cette initiative a été menée en partie par le comité des affaires canadiennes (CAC) de l’AWWA.

Les personnes qui ont assisté à la rencontre sont les suivantes :

Klas Ohman, Associated Engineering et président du comité sur la qualité de l’eau potable de l’ACEPU
Reid Campbell, Halifax Water et membre du CAC de l’AWWA
Michèle Grenier, directrice, Ontario Water Works Association
Ian Douglas, Ville d’Ottawa
Michèle Prévost, Polytechnique Montréal

Les représentants de Santé Canada étaient des membres de l’équipe des politiques qui a élaboré la recommandation : Greg Carreau, France Lemieux et Michèle Giddings.

Modifications proposées
Cette recommandation réduira considérablement la Concentration maximale acceptable (CMA) de plomb dans l’eau potable et le protocole d’échantillonnage proposé a été modifié pour éliminer la pratique de prélèvement d’échantillons après une purge.

Nos préoccupations
L’ACEPU reconnaît qu’il existe une évidence certaine que l’exposition au plomb, même à faible concentration, a des impacts sur la santé et que diminuer la CMA et maintenir le plomb à des concentrations les plus faibles possible est un objectif important pour assurer la santé des Canadiens.

Toutefois, nous avons quelques inquiétudes concernant la mise en œuvre de la recommandation.

Ces modifications rendront tout à coup certains services d’utilité publique canadiens non conformes avec la recommandation nationale, et selon la province, possiblement avec leur autorité règlementaire. Beaucoup de nos membres ne savent pas comment le régulateur provincial adoptera la recommandation et avec quelle rapidité les protocoles d’échantillonnage seront mis à jour.

De nombreux services d’utilité publique utilisent actuellement le document de conseil sur le contrôle de la corrosion de Santé Canada pour créer des programmes de contrôle. Ce document n’est pas harmonisé avec la nouvelle recommandation proposée ni avec les protocoles d’échantillonnage. Durant la rencontre, Santé Canada a déclaré qu’ils étaient conscients de la disparité et qu’ils réviseront le document de contrôle de la corrosion, toutefois, on estime qu’il faudra un certain temps avant la publication du document révisé.

Le plomb dans l’eau potable est un problème complexe et sa résolution nécessitera du temps et de l’argent. Dans certains cas, le contrôle de la corrosion peut être très efficace pour abaisser les concentrations, mais dans d’autres, un remplacement majeur de l’infrastructure sera nécessaire pour atteindre la CMA, qui n’est pas seulement coûteuse, mais exige également de la coopération et de l’investissement de la part des consommateurs.

L’ACEPU et ses membres craignent que les médias puissent utiliser la publication de la nouvelle recommandation pour décrire les services d’aqueduc comme étant non sécuritaires. Lorsque la recommandation sera publiée, il faudra que Santé Canada élabore une stratégie de communication minutieuse et que l’ACEPU et ses membres expliquent la complexité de la question et décrivent ce que chaque entreprise de services publics fera pour se conformer aux nouvelles CMA.

Résultats de la rencontre
Notre rencontre avec Santé Canada a été très positive. Ils ont reconnu le caractère délicat de la question et se sont engagés à participer une communication efficace de la complexité de la situation. Ils ont indiqué qu’en ce moment ils ne savent pas avec quelle rapidité chacune des provinces prévoit exiger aux entreprises d’utilité publique de se conforme aux CMA. Ils ont souligné que même celles qui ont immédiatement intégré la nouvelle recommandation à leur législation prennent habituellement plus de temps à changer les protocoles d’échantillonnage, que la plupart des provinces permettent une purge importante avant l’échantillonnage et que les services d’utilité publique ne devraient pas se retrouver immédiatement en infraction devant les limites juridiquement contraignantes.

On a souligné la nécessité de Santé Canada d’obtenir l’engagement des autorités de santé avant la publication de la recommandation. Les autorités de santé seront un partenaire clé pour la communication des risques et l’information sur les impacts du plomb dans l’eau potable aux consommateurs. Il sera essentiel de veiller à les outiller avec la meilleure information possible pour maintenir la confiance du public sur les services d’aqueduc.

En ce moment, il n’y a pas d’indication claire sur la date de finalisation et de publication de la recommandation. Entre-temps, l’ACEPU encourage Santé Canada à travailler avec Infrastructure Canada et d’autres partenaires de financement à la création de fonds dédiés pour aider à la mise en place de la recommandation sur le plomb, soit pour le financement des services d’utilité publique, ou des programmes d’aide aux propriétaires résidentiels pour le financement de leur part dans le remplacement de la conduite de branchement.

Prochaines étapes
L’ACEPU poursuivra son travail avec le CAC de l’AWWA en soutien aux membres. Notre comité sur la qualité de l’eau potable rédigera un document d’analyse formelle sur la question et formulera un énoncé de position. L’Association et ses partenaires prépareront également du matériel pour aider leurs membres du secteur des services d’utilité publique à répondre aux questions de leur conseil, du public et des médias sur le plomb. L’ACEPU travaillera également avec les associations provinciales, territoriales et régionales à mobiliser leurs régulateurs provinciaux pour une mise en œuvre coordonnée.

La réduction de la CMA est en vue et nos membres devraient tout faire pour se préparer à répondre aux demandes des consommateurs et dévoiler leurs plans pour traiter le problème du plomb dans leurs réseaux.