Le plomb, le manganèse et le maintien de la confiance dans l’eau potable

 

Avec notre mission première en tête, notre principale raison d’être comme association, à savoir la défense du secteur de l’eau potable et des eaux usées à l’échelle nationale, nous nous sommes mis au travail dès le tout début de l’année. Nous participons entre autres au processus d’élaboration de politiques du gouvernement fédéral, qui publiera d’important documents relatifs aux politiques dans les prochains mois. 

En février, Santé Canada devrait publier sa nouvelle recommandation concernant le manganèse (Mn). Elle réduit fortement l’objectif d’ordre esthétique (OE) tout en introduisant une CMA (concentration maximale acceptable) fondée sur des critères de santé?; le Canada étant le premier et seul pays doté d’une CMA sur le manganèse. Aborder cette nouvelle recommandation exigera à la fois du temps et des efforts considérables de la part d’un bon nombre de nos membres, surtout de ceux concernés par les sources d’eau souterraine. L’incidence sur les collectivités des Premières Nations devrait être importante.

En mars, nous attendons la publication par Santé Canada de la version définitive de la nouvelle recommandation concernant le plomb (Pb). Cette dernière réduit de moitié la CMA, devançant encore la plupart des autres pays. Le problème avec le plomb, c’est qu’il ne peut pas seulement  être résolu avec beaucoup d’argent. Même si le traitement du plomb signifie des coûts très importants et nécessite l’aide de nombreuses collectivités, il s’agit surtout d’une question de temps, d’autorité juridique et de motivation publique. Nous savons que la présence de plomb dans notre réseau de distribution d’eau potable ne provient pas de nos usines de filtration ou de nos conduites maîtresses, mais des conduites de branchement, de la tuyauterie et des accessoires des résidences privées, des édifices et des établissements. Nous ne pouvons donc pas retirer tout le plomb sans la participation des propriétaires. Toutefois, la recommandation nous demande de prélever des échantillons pour les tests de plomb à partir des robinets de ces différents lieux et non de nos réseaux de distribution.  

Nous, dans les services d’utilité publique, sommes donc conscients des difficultés que cela pose, et Santé Canada le comprend, mais comment cela va-t-il se dérouler avec les organismes de règlementation dans chaque province et territoire?? Et plus important encore, comment les médias et le public en général aborderont-ils la question?? Notre principale préoccupation concerne la façon dont les médias présenteront le problème, et comment cela pourrait sérieusement compromettre la confiance du public dans l’eau du robinet de leur municipalité. Le comité sur la qualité de l’eau potable de l’ACEPU, avec l’appui de l’AWWA, tente de prendre les devants sur cette question et de préparer des documents de communication pour aborder ces problèmes de façon rationnelle. Nous travaillons avec Santé Canada et la Fédération canadienne des municipalités (FCM) à une stratégie de communication qui peut exprimer notre plein appui à la réduction du plomb pour l’atteinte de ces nouveaux objectifs, mais nous sommes conscients des problèmes d’argent, de temps et du rôle important que jouent les propriétaires. Nous proposons également des devoirs supplémentaires aux gouvernements fédéral et provinciaux pour apporter du financement aux municipalités et aux propriétaires et encourager ces derniers à collaborer. 

L’ACEPU rédige actuellement de nombreuses fiches de renseignements et notes destinées aux médias sur le plomb et le manganèse pour que nos membres puissent les utiliser quand ils s’adresseront à leurs conseils municipaux, au public et aux médias. Vous les recevrez dans les semaines à venir, pour les avoir en main avant les dates de publication des recommandations fédérales. Ces documents de communication seront partagés avec la FCM pour une distribution directe aux élus municipaux à travers le Canada, ainsi qu’aux ministères provinciaux et aux unités de santé. Mais le principal message est… «?votre eau est sécuritaire. Elle était sécuritaire sous l’ancienne directive et elle l’est encore aujourd’hui. Nous avons accepté les nouvelles "cibles” pour la rendre encore plus sécuritaire, mais cela exigera un important investissement financier de la part des services municipaux ET des propriétaires, ainsi que beaucoup de temps.?»

D’autres recommandations suivront concernant l’uranium et, plus tard, les protozoaires. Pendant ce temps, nous poursuivons le travail avec Sécurité publique Canada et Ressources naturelles Canada sur les risques d’inondation et la cartographie nationale des inondations. Nous nous penchons également avec Sécurité publique Canada sur des normes relatives à la cybersécurité et la résilience et nous continuons notre travail avec Environnement Canada et Pêches et océans sur la règlementation concernant les effluents d’eaux usées. Nous travaillons à l’élaboration d’une norme sur les produits «?jetables dans les toilettes?» et à la création de ressources pour ceux d’entre nous qui s’occupent des biosolides. 

 

Alors… vous venez tout juste de recevoir le formulaire de renouvellement de votre cotisation de membre de l’ACEPU, et vous vous demandez si nos services sont utiles à votre collectivité?? Nous souhaitons que ces efforts renforcent votre appui?!

 

À VOTRE SERVICE?!

Canadian Water and Wastewater Association